mercredi 20 novembre 2013

Au chevet du DIF, la réforme annonce le CPF

Le renouveau est lancé !

Le DIF, pour qui le pari a été raté, voit le CPF poindre à l’horizon !
Cela fait un peu plus de dix ans, que le dispositif du DIF peine à s’imposer, et les zones d’incertitudes face à son utilisation minime, ont fait retentir la sonnette d’alarme. 
C'est un nouvel avenir qui se dessine pour ce dispositif.

En France, les dispositifs de formation continue sont bien ancrés, et offrent des opportunités d’évolution professionnelle tout au long de la vie. Le DIF est peut être l’un de ceux qui a suscité le plus d’espoir, et qui a en même temps le plus déçu.

Même si la loi de novembre 2009 tentait d'apporter quelques nouveautés en offrant de nouvelles dispositions au bénéfice des salariés (ex : portabilité), elle est pourtant largement pointé du doigt.

Voici quelques explications pour comprendre son échec :
Tout d’abord, l’utilisation du DIF ; même s’il reste un droit pour le salarié, il peut être refusé par l’employeur. « Face au refus de l'employeur, le salarié ne dispose d'aucun recours sauf celui de réitérer sa demande ultérieurement. » 
C’est donc paradoxalement que le DIF a connu une évolution remarquable en termes de communication auprès des salariés, tout en conservant des zones de flous et notamment sur la possibilité effective d’en bénéficier. 

Plusieurs refus de l’employeur ne laissent d’autre choix que de se retourner vers un financeur (OPCA de branche) qui lui-même n’allouera pas forcément la totalité du budget.  En résumé, un droit...théorique, d’où le faible taux de départ en formation dans le cadre du DIF et des compteurs de 120 heures par milliers qui avaient vocation à être peu, voire pas du tout, utilisés.

Le Cereq (centre d’études et de recherche sur les qualifications) présente  au travers d’une étude du 17 juin 2013, un bilan insatisfaisant de l’utilisation DIF. En effet, on compte seulement 2% de salariés à avoir utilisés son droit au DIF dans les entreprises de 10 à 19 salariés. Dans les entreprises de plus de 2000 salariés, le bilan est tout aussi décevant, avec 8.5 % de salariés qui ont utilisé leur DIF.
Ces résultats peuvent être analysés et justifiés par une crainte des salariés d’insister sur leur droit au DIF. On note d’ailleurs des inégalités face au dispositif ; les personnes les moins qualifiées semblant très à la marge.
Le DIF a donc perdu son pari, puisqu’il supposait une articulation entre les projets individuels du salarié et les projets collectifs de l’employeur.

La loi du 14 juin 2013 sur la sécurisation de l’emploi a confirmé la nouvelle trajectoire du  droit à la formation, en donnant place à une nouvelle appellation, le CPF, (compte personnel de formation). Ces changements se dessinent autour de deux axes : la substitution et la fusion.
Dès le 1er janvier 2015, le CPF sera substitué au DIF.
Le CPF reposera sur la fusion du DIF et du CIF (congé individuel de formation). Le crédit d’heures restera inchangé avec un calcul de 20h par an (pour les salariés à temps plein).

Globalement le CPF gardera les même mécanismes du DIF, mais deux volets regrouperont ce nouveau dispositif, il sera à la fois universel et individuel. A ce titre, un élargissement des bénéficiaires est à envisager en incluant les demandeurs d’emplois et les jeunes non diplômés.
Cependant, la liste n’est pas définitive et des négociations sont à prévoir dans les mois qui suivent. Le CPF pourra être utilisé soit à titre individuel, soit avec l’accord de l’employeur qui aura même la possibilité d’augmenter le nombre d’heures (pour permettre des départ en formation longue comme le permettait le CIF)

Une gestion de la période transitoire est à mener, et afin de pouvoir anticiper les changements à venir, elle doit s’accompagner d’une communication claire pour faciliter le remplacement du DIF par le CPF tout en s’assurant de sa compréhension par les bénéficiaires. Les politiques RH devront se mobiliser en ce sens.

Les nouveaux dispositifs ayant toujours tendance à balbutier dans les premiers mois de déploiement, il sera intéressant de suivre les premières contractualisations de CPF.

Souhaitons-lui une vie meilleure que le DIF, qui aura eu une vie intense, mais beaucoup plus courte que ce que l’on pouvait espérer.

lundi 9 septembre 2013

La Cour des comptes demande un effort de clarification...

Dans son rapport intitulé "Organisation territoriale de l'état" paru le 11 juillet 2013, la Cour des comptes met en avant le manque de clarté dans la répartition des responsabilités et des compétences en matière de formation.

En effet, la décentralisation de ces compétences apporte des redondances dans les responsabilités et un brin de flou dans sa mise en oeuvre (et on en avait pas vraiment besoin dans une organisation déjà pas si simple à appréhender).

Si on considère que c'est la région qui "définit et met en oeuvre la politique régionale d'apprentissage et de formation professionnelle" on constate que Pôle-emploi joue ce rôle pour les demandeurs d'emploi et que les DIRRECTE on aussi leurs mots à dire sur certains stages.
Par ailleurs, on se rend compte que les Départements, qui pilotent le RSA (et donc les formations de réinsertions associées), peuvent être amenés à contracter avec Pôle-emploi, mais aussi la Région, voir même assumer directement le financement...

Pour finir, la Cour constate qu'il y a des redondances de responsabilités, sinon des incohérences, avec un sérieux manque de clarté, par exemple : le SPER  (sous la responsabilité du préfet de région), contrôle l'ensemble des services de l'emploi  (Les missions locales, notamment, ainsi que les autres services de l'état) alors que le CCREFP (sous la coprésidence du conseil régional, du représentant de l'état et des partenaires sociaux), pourtant aucun ne consulte Pôle-emploi, alors que les missions de formations professionnelles relèvent de sa compétence.

Voilà de quoi s'y perdre un peu , et la Cour de noter que tout cela "conduit à douter de la clarté opérationnelle.." en recommandant de mettre fin à ces chevauchements de responsabilités et d'attributions de compétences entre l'état et les collectivités territoriales, et principalement dans les domaines décentralisés ( dont la formation professionnelle fait évidemment partie).
Elle recommande, en synthèse, de "simplifier la gestion de la formation des demandeurs d'emploi, en l'unifiant autour de pôle-emploi"

Même si cela semble tomber sous le sens, pas sûr que le dispositif prenne une forme aussi simple dans un avenir proche.

Nous sommes désormais plus ou moins habitués à ce que décentralisation rime avec complication.



jeudi 11 avril 2013

La SNCF va délocaliser une partie de sa formation professionnelle au Maroc

Ce projet s'inscrit dans une logique de partenariat, de développement et de rationalisation des coûts.
Lors de la signature du contrat de construction de la ligne à grande vitesse entre Tanger et Kenitra, un volet partenariat  a été signé (pour la coopération technologique, économique et financière).
Plus tard, deux nouveaux contrats ont été validés, précisant les conditions d'assistance à maîtrise d'ouvrage et les missions d'expertises associées.

La SNCF et L'ONCF ont travaillés, entre autre, sur la création d'un institut de formation aux métiers ferroviaires (IFF). Celui-ci serait  basé au Maroc et pourrait voir le jour en septembre 2014.
Jusque là, rien de très surprenant, sauf que s'est glissé dans l'accord un programme de formation commun aux cheminots Marocains et Français.

Les syndicats ont réagis assez vivement, comprenant la légitimité de la formation des employés Marocains dans leur pays mais montrant très clairement leur hostilité à la délocalisation des stagiaires Français (on parle de 30.000 jours de formation par an dont 10.000 pour les salariés Français)

Si la direction de la  SNCF se veut rassurante (en relativisant le nombres d'heures de formation et en mettant en avant les économies), on peut tout de même identifier certains problèmes :

- Le statut des stagiaires formés au Maroc ne relèvera pas du droit Français.
- De nombreux prestataires Français en formation perdront en activité
- La fuite de compétences et de savoir faire vers l'étranger
- ...

On peut aussi s'interroger sur la suite;  n'est ce pas le début d'un engrenage vers la délocalisation d'autres services ?

lundi 4 mars 2013

Le CIF reste un dispositif solide et très prisé des salariés

Les chiffres parlent d'eux-mêmes* :

- Plus de 40.000 CIF accordés en 2011
- Plus d'un milliard de financement pour une collecte quasi équivalente
- Une moyenne de 770 heures financées par bénéficiaire
- 33 millions d'heures stagiaires au total
- 83% des départs en formation ont bénéficié d'une prise en charge à 100% des coûts pédagogiques

A noter qu'une demande de CIF CDI sur deux est acceptée contre trois sur quatre pour les CIF CDD !
On remarque également que 80% des dossiers concernent des ouvriers ou des salariés et que le top 5 des thématiques de formation est :

- Le commerce
- La vente
- La comptabilité 
- Le transport
- Les services aux personnes

Autres chiffres intéressants :

- 31.000 Bilans de compétences ont été financés
- 96% des demandes de financement ont été acceptées
- Près de 9.000 VAE ont été financées pour une prise en charge totale de 11 millions d'euros (une moyenne de 1.300 € par dossier)

On constate donc que ce dispositif reste très vivant : l'articulation BdC/VAE/CIF prend tout son sens et est particulièrement adapté pour les salariés n'ayant pas eu l'opportunité de suivre des études longues.

* Chiffres issue de l'enquête qualitative 2011 sur le CIF du FPSPP l'enquête complète est disponible ici.


lundi 4 février 2013

Un nouveau droit pour les salariés : Le CPF

Le dernier accord national sur l'emploi (ANI) signé par les partenaires sociaux prévoit de nouveaux dispositifs plutôt favorables aux salariés. Quelques exemples : Accès au CIF pour les salariés en CDD de moins de 30 ans, préparation à l'emploi renforcé pour les allocataires du chômage...
On retiendra surtout la création du Compte Personnel de Formation (CPF) qui faisait partie (dans les grandes lignes) des promesses de campagne du candidat Hollande.

Ça consiste en quoi exactement ?

Le CPF a pour vocation d'être universel et individuel, ce qui rend ses droits transférables pour les salariés comme pour les demandeurs d'emploi.
En résumé le DIF (20 heures par an pour tous les salariés) ne sera plus perdu en cas de démission ou de changement d'emploi  avec tous les problèmes de portabilité/transférabilité existants aujourd'hui. (nous en parlions il y a quelques temps dans ce billet)

Combien ça va coûter ? 

"Son financement fera l'objet d'une négociation spécifique entre l'état, les régions et les partenaires sociaux..." autant dire : "On ne sait pas très bien encore..." et il faudra se contenter de cette déclaration pour l'instant !
Mais on peut librement penser que cela va coûter assez cher.
Le FPSPP sera très certainement mis à contribution pour soutenir financièrement le projet. (les régions n'ont plus d'argent et l'état vient déjà régulièrement taper dans la caisse, alors...)

vendredi 18 janvier 2013

Le nouveau site web formation arrive à grands pas !

Les dernières touches sont apportées à votre nouveau site web serda formation.

Nous avons terminé l'implémentation du catalogue 2013 et nous donnons la dernière touche aux contenus du site.

Vous pourrez ainsi retrouver des vidéos, des interviews et des témoignages, des tendances métiers... mais aussi des cas clients, la découverte de nouveaux métiers et la possibilité d'imaginer votre parcours de formation.

Vous pourrez désormais poser une option ou vous inscrire en ligne et télécharger tous les programmes au format PDF.

Bref, nous sommes à pied d'œuvre pour produire un site dédié à votre métier et à vos formations.

Il sera opérationnel et rendu public aux alentours du 23 janvier, nous serons très heureux de vous y retrouver et nous espérons sincèrement qu'il correspondra à vos attentes.

lundi 7 janvier 2013

Speed et mobile Learning : les deux font la paire

Non, ce n'est pas une nouvelle drogue synthétique...mais bien la nouvelle tendance à la mode pour la formation à distance.

Directement hérité des nouveaux usages nomades de l'information sur smartphones et tablettes ; c'est le concept d'apprendre où qu'on soit, quand on peut (ou qu'on veut) sur un support téléchargé ou via une application spécialement développée pour cela.

Ce sont aussi les nouvelles pratiques de "consommation" de contenus par les étudiants qui vont toujours en bibliothèques mais utilisent de plus en plus de contenus numériques.

Le speed learning (ou rapid learning) qu'il soit accessible sur support mobile, ou non, a pour vocation de faire des sessions très courtes d'apprentissage : 2 à 10 minutes maximum et permet de se focaliser sur un exercice, une leçon courte, l'apprentissage d'une fonctionnalité ou d'une astuce.

Derrière ce nouveau terme à la mode ne se cache souvent que de l'auto formation (type tutoriel) avec très peu d'innovation pédagogique mais on découvre parfois au détour d'une application de vraies nouveautés qui changent l'angle d'apprentissage.
Notamment sous forme de serious games interactifs qui permettent un apprentissage ludique et un suivi de la progression pédagogique.

Ces nouvelles pratiques sont entrées en masse dans les pratiques de loisir, cependant il existe encore quelques freins pour les pratiques d'entreprise, car ce type d'apprentissage peut être vécu comme une volonté de vous faire travailler "en plus" de votre temps de travail….et oui, pourquoi pas vous former chez vous après le boulot ?
De plus, la volonté de formation d'un salarié c'est aussi souvent vouloir sortir de son contexte professionnel quotidien et donc de partir un ou plusieurs jours en formation pour "changer d'air".

Quelques applications mobile : moodle (l'ancêtre et le plus utilisé des applications a débarqué sur mobile et tablettes à l'été 2012), Ingenium (développe des applications orientées management), mosalingua , (apprentissage de langues étrangères avec une dimension intéressante de rétention d'information et d'outils de révision pour évoluer dans le temps), depuis quelques années déjà la société Oracle sun a développé un outil dédié pour ses salariés...